Afin de limiter sa présence dans le grand paysage, ce nouveau bâtiment de vinification vient se glisser dans l’empierrement courbe d’un talus existant. Sa partie émergente s’inspire directement des bâtiments agricoles de notre région : leur grande beauté intemporelle, leur simplicité et leur dignité nous influencent continuellement.
L’enchainement des espaces exploite la topographie du site pour répondre aux principes de la vinification par gravité : l’arrivée de vendanges se fait sous un vaste porche au niveau des passerelles du cuvier dont le sol est de plain-pied avec les chais d’élevages.
Ce bâtiment semi-enterré répond aux caractéristiques essentielles de l’architecture bioclimatique :
. Une longue galerie technique se développe contre la terre et fait office de puit canadien régulant la température des chais.
. La toiture végétale et l’empierrement renforcent l’inertie tout en développant une flore en harmonie avec la faune existante.
. Les ouvertures synchronisées avec les conditions météorologiques permettent une ventilation et un éclairage naturels.
Enfin, le pan sud de la charpente métallique posée sur des piliers de pierre massive, est étiré pour accueillir une large couverture de panneaux photovoltaïques permettant l’autonomie énergétique du bâtiment.
En construisant un bâtiment moderne dans ses détails, riche dans ses usages et retenue dans son expressivité, l’architecte offre au vigneron un outil évolutif lui permettant de nouvelles recherches tout en élaborant un grand vin.
Notre architecture conduit à une inscription harmonieuse des bâtiments dans la réalité des contextes physiques et culturels. Elle tend à mettre l’architecte en retrait. L’œuvre à construire est destinée à faire partie du réel collectif. Eviter l’excès, c’est faire preuve d’un réalisme apaisé.
Il ne s’agit pas de courir après l’évident paradoxe de vouloir être le plus modeste, il faut l’être de façon naturelle en restant conscient de l’immense qualité de nos paysages et du travail de nos prédécesseurs anciens, célèbres ou anonymes.
© Denis Lacharme